Aujourd’hui, des manifestations ont lieu en Egypte afin de faire chuter le régime du président Moubarak. Pour tenter de minimiser l’impact de ces événements, le gouvernement égyptien a coupé l’accès à Internet.
Maintenir l’ordre.
Pour « tenir » un régime autoritaire, le contrôle de l’information via la presse officielle est un élément clé. Cette méthode remplit plusieurs objectifs : limiter l’expression, discréditer l’opposition, filtrer les informations. En conséquence, toute manifestation, tribune ou intervention étrangère contre le régime est cachée. Ainsi l’information ne se diffuse que par le biais d’un réseau social humain : de relations en relations. La propagation des nouvelles est lente et engendre une perte de fiabilité. « Ce que me dit mon ami est-il réel ? N’est-ce qu’une rumeur ? »
Internet : Crédibiliser les opposants
Seulement 20% des égyptiens ont accès à Internet. Cependant, ces 20% ont accès à une autre information que celle relayée par les médias controlés. Les opposants au régime acquièrent ainsi un nouvel outil de communication accessible à tous les abonnés. Ces espaces permettent également d’échanger anonymement avec des pseudonymes, des faux profils et de s’exprimer librement. L’arrivée d’internet permet donc une prise de conscience : « Ce que l’on me dit est vrai : je l’ai lu sur Internet », « Je ne suis pas le seul à avoir ces opinions : d’autres les affirment et les publient sur leur blog ». C’est le stade de la crédibilisation de l’opposition. Avec le temps, les pseudonymes s’effacent pour laisser place aux vrais visages.
Les réseaux sociaux : Fédérer les opposants
L’arrivée des réseaux sociaux va permettre de faire le lien entre l’information circulant par le réseau des contacts et l’information publiée sur les blogs et sites internet. Ainsi, les courants d’opposition disposent non seulement d’une crédibilité mais également d’une visibilité de proximité pour les différents égyptiens présents sur les réseaux sociaux. Les outils techniques pour faire circuler très rapidement une « autre » information sont en place et facilement accessible depuis son ordinateur ou son téléphone portable. Ils s’appellent Twitter et surtout Facebook. Sur Facebook justement, des pages permettent de fédérer les différents membres et de diffuser l’information très rapidement qu’elle soit sous forme d’images, de vidéos ou de textes.
Passage à l’action
Lorsque Sidi Bouzid s’immole, il va déclencher une vague de prises de conscience en Tunisie et le début des manifestations. Les informations fusent sur les réseaux sociaux témoignant de l’activité et de l’ampleur de ces rassemblements là où les médias officiels censurent. Les témoignages, en temps réel, de ces événements va inciter d’autres personnes à se joindre aux protestations et le bouche à oreille va diffuser l’information vers l’ensemble des tunisiens. Ces manifestations réussiront à faire tomber le gouvernement.
Et cette chute va donner des idées aux habitants d’autres pays sous le joug d’un régime autoritaire, nous amenant aux événements d’aujourd’hui en Egypte. Dans ces événements, les réseaux sociaux n’auront joué que le rôle de « transporteur » d’informations en temps réel, mais ils auront contribué à mettre en marche des mouvements pour plus de démocratie.